Pirate déboussolée: octobre 2009

à peine remise de notre weekend à Londres, je vous raconte ici notre aventure anglaise. Je vous l'avais promise épique, et elle le fut! Pour les gens qui n'ont pas le temps de tout lire, je résume en trois points: la quête rocambolesque pour un bon hamburger, 20 km de marche et un chauffeur de taxi heureux. Voilà le résumé.
Pour les autres plus avides de détails, je poursuis. Nous sommes arrivés à Londres vendredi soir. Une fois installés dans notre chambre d'auberge dans le quartier de King's cross, l'appel du ventre se fit entendre. Dès notre sortie de la gare, l'odeur alléchante de la viande grillée avait envahi nos narines. N'ayant rien avalé depuis trop longtemps, on se mît à rêver au goût riche et salé d'une boulette de viande en sandwich, suivi d'une gorgée de bière bien froide. Nous sommes sortis et avons vite trouvé un établissement qui allait visiblement combler nos deux envies de plus en plus pressantes!! Cet endroit était un pub irlandais, rempli d'anglais bourrés et de touristes quelque peu effrayés par l'exubérance de ces brits alcoolisés. Après quelques minutes assis à une table à contempler le menu, un doute s'est installé en nous. Aucune des tables n'avait d'assiettes et l'odeur de la nourriture était surpassée de loin par celle du houblon, alors qu'en temps normal si nourriture il y avait, un steak bien cuit aurait dû parfumer l'endroit. Sur le mur, un panneau indiquait que la cuisine fermait à 22h, mais je peinais à croire que nous avions pris autant de temps à sortir de l'auberge. J'ai donc cherché mon cadran dans ma sacoche, et en y jetant un coup d'oeil, je vis ce que je ne voulais pas voir: l'heure indiquait 22h23. MERDE! Ne voulant pas finir ivres comme les anglais chaotiques prenant place autour de nous, nous avons conclu qu'il faudrait se nourrir avant d'ingurgiter quelque goutte d'alcool. Nous sommes donc sortis dans l'air froid Londonien pour voir où notre nez nous mènerait ensuite.
Nous passions les restaurants sans trouver notre hambourgeois tant convoité. Pizza, pasta, chop suey, etc. Rien n'allait remplacer le plat qui nous obsédait tant. Nous avons marché pendant de longues minutes, découragés et presque stressés de ne pas trouver de quoi manger avant le lendemain matin dans cette ville qui nous était inconnue.
Finalement, c'est avec une honte certaine que nous avons poussé une porte décorée de ces arches jaunes si célèbres, trouvables dans chaque ville de la planète, que ce soit à Bangkok ou à Boston. Certes, enrichissant pour notre culture culinaire comme premier repas en Angleterre. Au moins, le prix du repas n'as pas fait aussi mal que les coups qu'ont pris nos estomacs! Nous sommes ensuite rentrés à l'auberge pour digérer notre "nourriture" et pour faire le plein d'énergie pour le lendemain. Notre journée se terminait ainsi, à 23h45.

minute...... vraiment?

Avant de dormir, Michel et moi discutions du programme pour le lendemain, et lui de dire :
" Il ne faut pas oublier qu'ici on est en avance d'une heure sur Nice!"
"Quoi? MERDE!" Ai-je vite réagis.
J'ai ressorti mon cadran et j'ai vite compris que je n'avais jamais ajusté l'heure en arrivant! Horreur! Cela voulait dire qu'il n'était pas 22h23 lorsque nous étions dans le pub, estomacs en furie, mais bien 21h23! Sur le coup, rien n'avait contredit notre impression d'heure plus tardive (gens bourrés, tables remplies de verres, passivité des serveurs).
Ce n'est qu'à la suite de cette découverte que nous avons compris la situation et nous avons bien rigolé, assurément! Soudain, le burger vite avalé et de pietre qualité en fut d'autant plus regretté, mais nous fûmes amusés en voyant que ce périple débutait sur une note si peu banale!

Les 20 km

Je n'irais pas dans autant de détails anecdotiques pour décrire la journée de samedi, qui fut celle où mon genou droit a décidé de cesser de me supporter (et avec raison, le pauvre!).
Je laisserais surtout parler les images que j'ai captées tout au long des 20 km que nous avons parcourus à pied et qui nous ont permis de voir les principaux attraits de cette ville en une seule journée.
Voici par points d'arrêts principaux le premier trajet, entamé à 9h et terminé vers 17h.

Le British museum: Majestueux musée d'histoire et d'anthropologie où l'on trouve certains trésors tel la Rosetta stone et une statue de l'île de Paques. Entrée gratuite donc c'est à noter pour les futurs touristes!
Covent Garden. Ce n'est pas tellement un jardin, c'est plutôt une enclave marchande charmante avec des galeries vitrées, des stands d'extérieur et une chapelle modeste avec une cour paisible et fleurie. L'architecture du quartier est sobre et chic sans être sévère car il semble toujours y avoir une pointe de fantaisie bien dosée(des plantes, un panneau rigolo, une touche de couleur vive).
Les bords de la Thames river et le parlement: En marchant sur les rives de cette grande étendue d'eau qui sépare Londres en deux, nous avons croisé une masse importante de citoyens londoniens aux origines sri-lankaises. Leur présence si imposante était visiblement peu habituelle, et était encadrée par un nombre incroyable de policiers, visibles à des kilomètres à la ronde par leur manteau jaune fluo. Une jeune femme nous tendit un tract en nous expliquant que la manif était organisée pour faire pression sur les gouvernements afin qu'ils s'activent pour libérer des centaines de milliers de tamoules, enfermés depuis plusieurs mois dans des camps sévèrement cloisonnés et contrôlés au Sri Lanka. La marche de protestation fut calme mais la masse de gens s'étendait sur une longue distance puisque Londres a une population importante d'immigrants du sud-est asiatique, impliqués de coeur et de sang ou au moins sympathisants à cette cause. Nous avons croisé chemin plusieurs fois avec les marcheurs en nous rendant vers le fameux parlement londonien. Ensuite nous avons fait la tournée touristique par excellence des Big Ben, Westminster Abbey et Buckingham Palace, à la différence que nous avons toujours opté pour la marche, au lieu de sauter dans l'un de ces milliers de bus touristiques qui sillonent les rues de la cité. Ainsi, pour bien profiter de la ville, nous sommes passés par trois grands parcs londoniens, soit St-James park, Hyde Park et Kensington gardens.
Notting hill: Qui n'a pas vu le film du nom de ce quartier si coquet, mettant en vedette Julia Roberts et le roi des comédies romantiques anglaises, Hugh Grant? Le film, certes un peu miévreux sans être dénué d'humour croquant à l'anglaise, m'avait fait tomber en amour avec ce quartier (plutôt qu'avec l'acteur principal, désolée Hugh!). Je n'ai pas été décue. Voilà un beau quartier avec un marché éclectique et des rues où s'alignent des maisons dont les devantures sont dépareillées par une gamme de couleurs parfois très douces, d'autres fois plus voyantes. Tout de même, le blanc dans toute sa pureté et sa beauté est à l'honneur dans l'architecture de ce quartier. Heureusement que c'est d'une propreté immaculée (caractéristique marquante de Londres versus les grandes cités francaises!).
Enfin, pour revenir nous sommes passés par un moyen de transport célèbre: le "tube" (métro) londonien. Bon, à 4 pounds le trajet c'est très cher, voir trois fois plus qu'à Montréal! C'est tout de même une drôle d'expérience à faire, et il ne faut pas être claustrophobe!

Ensuite, repos de deux heures pour mon genou qui criait qu désespoir! Je l'ai fait taire avec un peu de bière et de cidre consommés au souper dans le pub ou nous étions passés le temps d'une frustration (on pourrait presque parler de coït gastronomique interrompu). Cette fois, nous nous sommes pris d'avance et nous avons pu savourer le burger pour lequel tant de salive avait été versé le soir d'avant!

Revigorés et affectés par l'alcool, nous sommes repartis, menés par le vent étonnamment plus clément que celui qui nous avait glacé les oreilles durant la journée. Nous voulions voir la ville et le bord de l'eau vêtu de sa robe de nuit. Lors de cette balade, clou final de cette journée épuisante et forte en rebondissements, nous avons pu admirer l'imposante St-Paul's cathedral, dont l'histoire dramatique émanait de ses briques, et le légendaire London Bridge. S'ensuivit une discussion absurde au sujet de la comptine "London Bridge is falling down" de Mother Goose, qui échappait à la culture de Michel. Ce dernier, ne croyant pas à l'existence d'une chansonette pour enfants aux paroles si violentes, s'est mis à chanter le refrain à tue-tête, quitte à sembler avoir des tendances terroristes pour les passants. Visiblement, la fatigue et l'alcool tapaient fort et l'oreiller fut fort apprécié dès qu'il rencontra nos têtes!

Le lendemain, matin banal. Le ciel gris de Londres nous a accompagnés vers la sortie qui devait se faire de Tottenham Hale station. Le train allait nous mener à l'aéroport. Rendus à la gare, un homme nous a annoncés que le train n'opérait pas ce matin, je ne sais plus trop pourquoi. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés dans un taxi avec un pauvre homme presque en voie de rater l'enregistrement de son vol vers l'Allemagne, mais qui ne semblait pas s'en inquiéter pour autant. Alors on a pu expérimenter l'étrange fait d'être dans une voiture où le conducteur est à droite! Peu banal comme fin de voyage, et comme weekend de célébration de notre première année en tant que couple!

J'ai eu un vrai coup de coeur pour Londres. Sa stature, son énergie, son design, son humour et son côté à la fois coquet et coquin. Nous avons eu si peu de temps pour avaler tout cela mais ce qu'on a pu faire, on l'a vécu intensément!

Prochaine aventure en vue: départ pour la Grèce et la Turquie (qui nous fera passer par l'italie et la bulgarie)

Love and tea biscuits

Léa

Depuis quelques jours, lorsque l'appel du ventre affamé se fait entendre, je me prends à rêver d'aliments dont je n'ai pas accès ici et que je prenais pour acquis dans mon frigo montréalais. J'ai trouvé fort difficile de remplacer le tamari, la mayo hellmans, le fromage cheddar ou mozzarella, le sirop d'érable, le beurre d'arachide et le lait écremé. Ayant toujours cru avoir un palais ouvert d'esprit, je suis surprise de sentir un choc culturel en cet attrait!! Donc l'homme et moi devons redoubler de créativité afin de faire une cuisine à la fois économique et goûteuse! (La vie est franchement chère ici!). Michel fait rajouter que la vie est franchement difficile ici ;)
Heureusement qu'il y a le ciel bleu et la mer pour nous remonter le moral hein!

Donc, on est très sages côté bouffe et nous avons adopté un régime de vie sain, le but étant de profiter au maximum de chaque brin de soleil qui frappe notre village de la côte azuréenne!
Nous n'avons pas encore entamé notre phase de voyages à l'étranger, alors nous continuons l'exploration des villages environnants. Jusqu'à date, nous avons posé nos chaussures de randonnée dans les villages de Villefranche-sur-mer et de St-Paul de Vence. Demain, ce sera à Menton, près de la frontière italienne. Bien ambitieux, nous prévoyons marcher jusqu'au village de Roquebrune-sur-mer (je vous laisse aller voir sur Google maps!).
Bref, on va avoir des mollets d'enfer au retour, attention!!!

Retour à la réalité pour quelques jours d'école, puis on sautera dans l'avion vendredi soir pour se rendre à Londres. Ce sera notre premier anniversaire en tant que couple!
On le passera donc à faire des petites ballades romantiques et à honorer les origines de notre rencontre en explorant les fameux rites alcooliques anglo-saxons.
Bref, ca risque d'être amusant, je vous promet un récit épique à notre retour!!

Il y a un autre choc culturel qui nous a frappé, minime soit-il, dont j'ai voulu vous faire part.
Michel et moi avions tous deux une image de la France comme étant très portée sur le fait écologique, avec ses héros Nicolas Hulot et Yann Arthus-Bertrand. La déception fut grande lorsque nous avons découvert les faits suivants:

Le recyclage est peu accessible et les produits acceptés sont limités, donc il est peu pratiqué!
Les formats d'emballages sont petits, donc cela crée plus de déchets et fait que nous ne pouvons pas réutiliser ces récipients à d'autres fins.
Le transport en commun, hormis le train, est peu commode (du moins je parle ici de la côte d'azur). Par exemple, Michel mets 1h30 pour faire 20km.
Nous croyions que le recyclage serait du moins installé dans les édifices publics tels que nos établissements scolaires mais tel n'est pas le cas. Cela me frustre particulièrement considérant que l'école est un lieu où l'on jette beaucoup de papier.

Alors voila nos débuts en tant que blogueurs activistes ;)
On a envie de se permettre de partager nos coups de gueule et nos coups de coeur sur ce blog, question de vous donner une image représentative de cette aventure dans laquelle nous nous sommes lancés!

on vous fais tous une grosse bise collective

N'hésitez pas à revenir souvent, je vais alimenter ce blog de manière assidue, du moins le temps du voyage!