dimanche 8 novembre 2009

4 pays en 10 jours c'est pas des vacances

Il serait difficile de décrire les dix jours de notre voyage en Italie-Grèce-Turquie-Bulgarie sans en écrire un roman. Comme j'ai moi même un certain déficit d'attention je ne vais pas vous gaver de détails même si je vous sais assoiffés de scandale et de drame!!!

10 jours, 4 pays, d'innombrables moyens de transport, des grêves et une overdose de kebabs.

22 octobre: départ de Nice (en train) vers Milan, cité que j'aime visiter au même niveau que j'aime aller voir mon gynécologue. C'est une ville de passage où l'on vient pour prendre un transport qui nous menera ailleurs. Voila ce qu'on avais prévu, jusqu'à ce que les circonstances viennent changer notre itinéraire!
Après une nuit très courte à (tenter de) dormir sur les bancs froids de la salle d'attente de l'aéroport Milano Malpensa, nous nous sommes levés, prêts à embarquer dans un avion qui allait nous mener vers Athènes. Nous allions passer la nuit dans cette ville mythique, avant de prendre d'autres ailes pour voler vers l'île volcanique de Santorin. Le rêve, quoi.

La matinée avancait et l'aéroport s'activait de plus en plus. Au haut-parleur, des messages en italien et en anglais jouaient en boucle mais le bruit de la foule couvrait les mots de la voix féminine des plafonds de l'aéroport. Nous y portions peu d'attention, jusqu'à ce que le panneau d'affichage des vols commence à être tacheté de ce rouge qui symbolise le cauchemar de tous les voyageurs. Annulé. Notre vol vers Athènes n'était pas touché, de sorte que nous croyions que quelque grêve qui soit ne toucherait que les vols intérieurs d'Italie. Nous avons pu nous enregistrer, puis passer la sécurité sans que quiconque nous prévienne qu'il y aurait de fortes perturbations sur les transports d'ici les prochaines heures. J'ai porté oreille au message du haut-parleur qui revenait de plus en plus régulièrement. La dame à la voix douce, presque rassurante, annoncait qu'une grêve des transports italiens aurait lieu entre midi et 16h, et que plusieurs vols seraient annulés ou reportés.
Notre vol était prévu à 12h40 et on y a cru jusqu'au bout car une porte d'embarquement nous avait été attitrée. Nous étions soulagés. La surprise fut d'autant plus grande lorsque j'ai tourné la tête et que j'ai vu que le rouge avait envahit le tableau au complet!!! Tous les vols entre 12 et 16h étaient annulés.
Je vous épargne les détails du reste de la journée, car elle fut longue et particulièrement éprouvante. Disons qu'on a tenté toutes les chances de se rendre à Athènes au plus vite, mais vu la situation et le manque de personnel de l'aéroport de Milan, on a perdu beaucoup de temps à attendre d'avoir des informations et on a du se résigner à rester dans la ville morne jusqu'à dimanche. Les seules options pour quitter dans les prochaines heures dépassaient largement notre budget de voyageurs étudiants.
À Milan on s'est trouvé une auberge pour dormir (un peu) et manger (un peu). Le lendemain, l'idée de rester à Milan me déprimait. À chaque fois que j'y pose pied, cette ville me maltraite. On a donc pris un train vers la ville de Como, celle de mes origines!
C'est une petite ville située sur le bord d'un lac, au nord de l'Italie, près de la Suisse.
Tranquille, joyeux et joli. La recette parfaite pour se guérir du blues occasionné par les évènements de la veille!

dimanche le 25:
Départ le plus tôt possible vers l'aéroport. Trop tôt. On avait oublié le changement d'heure alors on a passé une heure de trop dans cet endroit adoré!
Avion vers Athènes. Comme on a raté notre vol vers Santorin, on a réorganisé notre voyage en restant deux jours à Athènes.
Notre auberge, aptement nommée Hostel Zeus, n'était qu'à quelques pas des principaux attraits historiques et gastronomiques de la ville.

Quelques mots pour décrire l'Athènes qu'on a perçu:
-chaotique -sale - étendue -jeune et vieille à la fois -amusante -joyeuse -religieuse -contrastée

- Une scène marquante à quelques pas de notre auberge:
Le Hostel était situé sur un bout de rue calme, central et plutôt moderne. En voulant prendre un chemin alternatif vers une section de l'acropole, nous nous sommes retrouvés au milieu d'un marché clandestin. Des centaines d'hommes d'asie du sud (inde, bangladesh, pakistan) tentaient d'y vendre les derniers gadgets technos comme un Iphone ou un Blackberry. Pas de femme à l'horizon. Cette escale, qui n'a duré qu'un court coin de rue, nous a paru longue et particulièrement dépaysante. À quelques pas de cette cohue, tout était redevenu calme et sur les trottoirs, les vendeurs avaient été remplacés par des masses de touristes.

Bonheur d'Athènes: On a pu récupérer le manque de sommeil accumulé à Milan!

Michel et moi avons aussi eu un coup de coeur particulier pour les vieilles dames grecques. Leur visage si plissé que leurs yeux deviennent des fines lignes d'où transpercent des regards malveillants plus rigolos qu'effrayants vu leur gabarit si incroyablement petit. Nous prennions notre dose quotidienne de petites madames grecques en allant au marché central d'Athènes, à quelques pas de notre hébergement.

Nous avons encore une fois enfilé les kilomètres de marche en arpentant les principaux sites de l'acropole, et en sortant du quartier touristique pour aller manger une nourriture plus typique, moins touristique!

Le 27 octobre: vol vers Istanbul
Cette ville auquel j'ai tant rêvé durant mon adolescence! Je ne sais dire pourquoi mais je savais que cette ville allait me marquer.
C'est la seule ville au monde qui est située sur deux continents (l'europe et l'asie).
Une ville moderne mais très ancrée dans son histoire. La Turquie est jeune. Ataturk, héros national, a proclamé la naissance de la république turque en 1923. L'histoire qui la caractérise tant est beaucoup plus vieille.
Istanbul a eu plusieurs noms (Constantinople, Byzance, Stamboul). La ville est passée entre plusieurs mains et été d'une importance culturelle et politique majeure à l'ère romaine et par la suite durant les années fortes de l'empire Ottoman.
Elle est aussi marquée du fait qu'elle agit depuis des millenaires comme passage entre l'Orient et l'Occident. L'architecture, la nourriture et la musique ne sont que quelques aspects culturels qui sont issus d'un mélange d'influence tous les peuples qui ont passé par Istanbul.

Notre auberge était située à Sultanahmet, quartier ultra touristique mais charmant. Pour le touriste moyen, nul besoin d'en sortir puisque tous les attraits majeurs y sont:
- Aya sofia (La célèbre Sainte-Sophie, bâtiment religieux ayant maintes fois changé de confessions avant de devenir un musée à temps plein)
-La mosquée bleue (immense et superbe)
- Le palais de Topkapi (pour comprendre le mode de vie des sultans)
- Le grand bazaar et le bazaar égyptien (pour tenter le marchandage et pour les milliers d'échoppes qui vendent de tout)

Ayant vite fait le tour de ce quartier où l'on entendait plus de français que de turc, nous sommes sortis des sentiers battus. Peu de touristes osent traverser le Bosphore pour aller explorer la rive asiatique. Certes, peu d'attraits majeurs s'y trouvent mais pour percevoir une ville, sa vie et sa population, rien de mieux!

Nous sommes aussi passés dans d'autres coins intéressants de la ville européenne, dont le quartier de Beyoglu, plus moderne et funky avec ses ruelles remplies de tables couvertes de verres de raki, et sa grande Istikal cadesi, sorte de rue Sainte-Catherine turque.

Le fait de sortir des coins touristiques nous a aussi permis d'avoir la paix pendant quelques heures, car il faut dire qu'en tant que touriste à Sultanahmet, nous sommes constamment sollicités. Les rabatteurs des restaurants et les vendeurs des magasins tentent d'attraper toute personne étrangère qui passe devant leur entrée. Les rues de ce quartier sont remplies de commerces et de restaurants. Il est donc difficile de silloner les trottoirs sans se faire aborder des dizaines de fois en quelques minutes seulement. De plus, dès qu'on ose poser notre regard sur un objet, ne serait-ce que durant une petite seconde, un vendeur fonce sur nous pour nous parler de la 'qualité' et de la 'rareté' du produit, alors que les cinq vendeurs précédants offraient le même....
C'est amusant mais à la fin on en avais assez car c'est épuisant!

Les kebab: Je l'ai dit au début, on a fait une overdose de kebab.
D'abord, en Grèce on a suivi les recommandations de notre guide de voyage qui nous dirigeait vers une bonne adresse pour manger ce plat populaire et abordable. On a adoré, sans savoir que quelques jours plus tard ce même aliment allais nous révulser. C'est qu'à Istanbul, le kebab est l'aliment principal de tous les menus des restaurants. C'est toujours le spécial de la maison, à chaque restaurant. Les autres options sur le menu sont moins nourissantes, ou elles sont typiquement occidentales. Nous ne sommes pas venus à Istanbul pour manger de la pizza! Budget oblige, on a gardé la diète kebab pendant quelques jours. Le seul autre plat qu'on a mangé, ce sont les manti, des raviolis à la turque.
Après je ne sais combien d'assiettes de viande effilochée accompagnée de quelques frites et d'une triste feuille de salade, notre ventre en a eu assez!
On a compris. La prochaine fois qu'on viens à Istanbul, on va se nourrir de patisseries, car sur ce point baklavien, on a été comblés! miam miam miam, j'en salive toujours plus d'une semaine plus tard!!

Dernier point sur Istanbul: Je dois vous parler de l'appel à la prière. Pour nous occidentaux, c'est un point marquant de notre temps à Istanbul. Il y a près de 2000 mosquées dans cette ville, et cinq fois par jour les chants retentissent de par les hauts-parleurs des minarets.
Les pratiquants de l'Islam devraient, selon la règle, arrêter ce qu'ils font pour prier. S'ils ne peuvent se rendre à la mosquée, ils trouveraient un coin tranquille pour installer un tapis, et se pencheraient vers la Mecque pour prier. À Istanbul, l'appel à la prière peut être entendu partout mais la vie de la ville ne s'arrête aucunement. La première fois qu'on l'entend à 5h30 du matin, ca réveille!!!

Le 30 octobre: Le soir, on prend le bus vers Sofia en Bulgarie. À la gare de bus d'Istanbul , on se prend un dernier kebab et on rigole, finalement, avec un de ces rabatteurs de restaurant qu'on avait trouvé si agressants auparavant. Sadat, un turc-kurde nous aime tellement qu'il refuse notre pourboire.
Fin du chapitre turc, début d'une parenthèse bulgare avant le retour à la maison!

Déjà, le trajet de bus nous a annoncé qu'on entrait dans un pays particulier!
Les bulgares dans notre bus étaient franchement étranges, et cette impression s'est perpétuée tout au long de notre visite de Sofia. Bref, nous avons eu droit à la fameuse douane bulgare.
Depuis 2007, la Bulgarie a été intégrée dans l'Union Européenne. Le pays est donc transformé en passage vers l'Europe. La situation économique et culturelle du pays en fait un haut lieu du traffic de trucs louches (par hasard je viens de voir un documentaire consacré à cette frontière et son rôle important dans le passage de l'héroine entre l'afghanistan et l'occident!).
On a eu droit à deux contrôles. Le douanier bulgare m'a dévisagée, sourire en coin. Visiblement il appréciait la différence considérable entre ma photo de passeport et la jeune fille frigorifiée et confuse qui se tenait devant lui! Il faut dire que sur la photo j'ai l'air d'une espionne russe....

Bref, encore une fois le sommeil nous a manqués car nous sommes arrivés à Sofia vers 6h Am. De là, il fallait deviner comment se diriger dans une ville où, lorsque panneaux de direction il y a, les indications sont écrites en alphabet cyrillique!! Nous avions bien pris en note les directions vers notre auberge, données sur le site internet de celle-ci, sauf que les rues avaient été indiquées en alphabet latin... On s'est démerdés en demandant à quelqu'un, qui nous a répondu d'un 'da' incertain en nous confirmant qu'on étais sur la bonne rue. Pendant notre marche de 25 minutes on a vite constaté qu'on était plus à Istanbul! Les rues, en lieu de mosquées, sont remplies de sex-shop, de casinos et de panneaux publicitaires aux mannequins sexy qui nous prennent par les hormones pour nous vendre vodka, lingerie et autres idéaux de bonheur (voir la photo du panneau be happy).

On croisait aussi quelques noctambules maganés. Ces derniers étaient accoutrés de vêtements de luxe, maquillés et couverts de joyaux, mais ils ne brillaient pas de jeunesse et d'ivresse pour autant. Quant on étudie par la suite la réputation de Sofia comme étant la ville du vice de la région, on comprend vite l'ambiance étrange de cette ville.

Je fais une pub pour l'hostel où nous avons dormi, car il vaut le détour:
Hostel Mostel, là ou pour des moyens trèeeees modiques, on a droit à une chambre privée pour deux, déjeuner inclus, internet gratuit, ambiance super cool et surtout, souper et une bière inclus!

Notre chambre n'étant pas prête, nous nous sommes installés sur les confortables divans du hall d'accueil, espérant gagner quelques heures de sommeil. Raté, car un trio de touristes bien bourrés ont continué d'embrasser une immense bouteille de vodka jusqu'à ce que le déjeuner soit servi, quelques heures plus tard!!
Ventre rempli, nous sommes partis à la découverte de la ville et en quelques heures nous avons réussi à faire l'itinéraire proposé sur une carte fournie par le hostel.

En résumé, Sofia c'est: froid, étrange, drôle, ville de vices visibles au grand jour, remplie de gens au regard triste, moderne style soviétique


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C'est la fin. Enfin. Les centaines de kilomètres marchés, les situations précaires, la température fluctuante et le manque de sommeil commencaient à nous frapper. On a adoré notre voyage mais ce n'étaient pas des vacances! On est revenus de la relâche plus fatigués qu'au départ!

Le transport du retour nous a bien assomés aussi:

20 minutes de taxi-2h d'avion sofia milan- 1h de bus de l'aéroport vers la gare de Milan- 4h de train milan-ventigmila- 1 h de train ventigmila-cros de cagnes

au moins c'était la solution économique!

Au moment où je vous écris, on reviens d'un weekend à Paris, où on a encore usé nos semelles!
Je vous raconte les points forts à un autre moment...

1 commentaire:

Unknown a dit…

J'aime beaucoup le lien entre le gynéco et Milan... Je tenterai de retenir si jamais je vais en Italie un jour.